HomeEuropean UnionIntervention du président Charles Michel au sommet "One Ocean" à Brest

Intervention du président Charles Michel au sommet "One Ocean" à Brest

Je me souviens, il y a quelques mois, nous étions sur un bateau dans une autre ville portuaire française, Marseille, où nous apprenions le sérieux, la gravité de la situation. Nous apprenions aussi le potentiel, les capacités aussi d’espoir liés aux océans et à la mer.

L’océan et les mers ce sont, Erik Orsenna l’a bien mis en évidence en introduction à cette réunion, de la poésie, de la littérature, du mystère. Pour reprendre les mots d’une navigatrice, de la beauté et de la fragilité. Et nous voyons bien, sur le plan européen et partout dans le monde, que notre génération, leaders politiques, acteurs économiques, militants associatifs engagés dans la vie sociale, que nous sommes confrontés à une transformation radicale des défis qui sont devant nous.

Nous mesurons bien qu’une partie de l’humanité a, avec sans doute de bonnes intentions, développé son cadre de vie en abusant des ressources naturelles. Parfois même, j’ose le mot, en maltraitant la nature, en maltraitant l’environnement, en maltraitant la planète.

Et je pense que cette prise de conscience, de réunion en réunion, de forums internationaux en forums internationaux, doit nous amener, comme nous le faisons aujourd’hui, à prendre une autre direction. C’est le choix de l’Union européenne: c’est changer le paradigme, c’est changer le logiciel, c’est changer le modèle et c’est prendre en compte, et ce sera difficile, et il y aura des obstacles, et il y aura des contradictions, et il y aura des tensions, mais c’est prendre en compte cette intelligence collective, cette capacité, comme nous le faisons aujourd’hui, d’être ensemble, d’écouter, d’échanger et de construire les solutions qui vont nous permettre de faire en sorte que ce défi devant nous, nous puissions le relever en garantissant du progrès, du cadre de vie au service de ces temps existentiels pour l’humanité.

Quelques mots rapidement sur l’Union européenne, qui souhaite apporter sa contribution dans cette bataille, finalement, pour une planète qui soit vivable, pour une planète qui respecte chacune et chacun.

D’une part, effectivement, 2022, c’est vrai, est une année importante. Et les mois devant nous vont être essentiels parce que la gouvernance internationale ouvre la porte pour des rendez-vous qui doivent être l’occasion, pas simplement d’échanger et de s’écouter, mais d’agir, de prendre des décisions qui sont mises en œuvre. Et le président de la République a évoqué quelques-uns de ces rendez-vous. Je veux souligner l’engagement de l’Union européenne pour chacun de ces rendez-vous, d’être totalement mobilisée pour une coordination active, ambitieuse, pour pousser en avant les 27 pays de l’Union européenne en développant les partenariats qui sont nécessaires avec l’ensemble de la communauté internationale. Ce sera le cas à la fin du mois de février pour tenter d’éliminer la pollution plastique de nos océans et des mers, ce sera le cas au mois de mars à New York, lorsqu’il s’agira d’être tout entiers engagés pour faire en sorte que l’on puisse enfin avoir, 40 ans après la Convention sur le droit de la mer, un accord pour une convention sur la biodiversité marine en haute mer.

Et je n’oublie pas non plus les engagements dans le cadre de l’OMC. Parce que l’enjeu, c’est de mettre en cohérence nos actions. Cela a aussi été indiqué il y a quelques instants afin de faire en sorte que l’on soit conséquents lorsqu’il s’agit, par exemple, de lutter contre la pêche illicite ou illégale ou contre des pratiques qui sont contradictoires avec les objectifs que nous fixons ici.

Les forêts, les océans sont les poumons de notre planète. Ce sont des régulateurs climatiques, ce sont des espaces vitaux, existentiels pour notre avenir commun. Et aujourd’hui, nous comprenons bien qu’il y a ce lien intrinsèque entre climat, biodiversité et océans.

Je veux très sincèrement saluer le président de la République française, qui est extrêmement engagé avec de l’énergie, avec de la constance, qui mobilise toutes les forces d’attractivité de la France et de l’Union européenne pour faire en sorte que la communauté internationale soit engagée. Nous n’avons pas le droit à l’erreur, nous n’avons pas le droit à la procrastination. L’exigence, c’est la connaissance, miser sur la connaissance, miser sur la science; l’exigence, c’est la cohérence, faire en sorte que les actions que l’on entreprend dans les différents domaines convergent vers cet objectif commun; et l’exigence, c’est accélérer. Et j’ai envie de conclure avec ce proverbe africain que j’aime bien: “ce que ma bouche dit, mon bras le fait”. Plus que jamais, agissons en cohérence, agissons avec la science et accélérons. Merci à vous.

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