
C’est pour moi à la fois un plaisir mais c’est aussi un honneur d’être présent avec vous pour un moment qui est important, pour un moment symbolique et cette visite est à mes yeux une visite d’amitié pour ce pays mais aussi de travail comme vous l’avez évoqué, pour envisager ensemble la manière dont on va, semaine après semaine, construire cette unité européenne pour renforcer ses capacités d’action au départ de l’Union européenne, inspirée par ses valeurs de démocratie, ses valeurs d’État de droit que nous partageons. Et je vous remercie pour cette invitation et cette occasion qui m’a été donnée de vous rencontrer.
Nous aurons effectivement l’occasion, ensemble, d’aborder un certain nombre de sujets en lien avec les travaux du Conseil européen. Nous faisons face, vous l’avez évoqué, à une pandémie mondiale : le COVID-19 qui nous frappe.
Il était important que l’Union européenne réussisse autant que possible à agir ensemble, d’abord pour mobiliser des moyens financiers sans précédent, pour faire en sorte que le monde soit capable de développer des technologies vaccinales en moins d’un an. C’est un succès grâce à l’innovation. C’est un succès grâce à la science. C’est un succès grâce à la recherche.
Il était aussi important que les 27 États européens s’accordent pour réussir à commander ensemble des vaccins afin qu’il n’y ait pas des citoyens de second rang sur le plan européen et que l’ensemble des pays européens, que l’ensemble des citoyens européens, aient accès à des technologies vaccinales. Il était aussi important d’être engagés, comme nous le sommes, pour la solidarité internationale en termes de vaccins. Nous avons réussi progressivement non seulement à accélérer la vaccination sur le sol européen, mais à montrer notre solidarité, que ce soit dans le cadre de mécanismes comme le mécanisme COVAX, qui permet de financer l’achat de doses pour les pays qui n’ont pas eu accès jusqu’à présent aux doses vaccinales, ou bien au travers de mécanismes de donation dans le cadre de cet esprit d’éthique européen.
En lien avec le COVID-19, la question de la relance économique va être au cœur de l’action des pays européens. Nous avons fait le choix de nous mobiliser pour l’innovation, dans le domaine du changement climatique. C’est un enjeu difficile, mais aussi un enjeu qui doit nous mobiliser concrètement pour faire reculer cette menace et pour tenter de transformer cette crise en opportunité de croissance et de développement économique, de capacité de créer des emplois supplémentaires en étant aussi réalistes pour faire en sorte que l’on puisse soutenir les populations, les secteurs économiques qui peuvent être affectés par cette transformation climatique. Innovation aussi sur le plan digital. Je connais l’engagement de la Lituanie sur le terrain de l’innovation où, là aussi, on va tenter d’actionner des leviers de coopération européenne pour tenter d’être plus efficaces encore et d’en faire un pilier de prospérité pour l’ensemble de l’Union européenne.
Et puis, bien sûr, vous l’avez évoqué, monsieur le Président, les questions internationales. L’importance pour l’Union européenne de parler d’une seule voix, avec force, avec fermeté, pour promouvoir nos valeurs fondamentales, nos valeurs démocratiques, nos valeurs fondées sur la légitimité au travers d’élections sincères et d’élections régulières, et pour défendre aussi nos intérêts. Et dans ce cadre-là je veux être un partenaire très engagé pour soutenir l’action très forte et permanente, très sincère de la Lituanie et de vous-même en tant que Président dans ce partenariat oriental. Montrer l’engagement de l’Union européenne, renforcer les capacités de liens, les capacités d’action. C’est ainsi que nous aurons avant la fin de l’année un nouveau sommet entre les membres du Conseil européen et les partenaires orientaux afin de donner une impulsion additionnelle qui est, à mon avis, extrêmement importante.
Nous faisons face aussi à des situations qui sont difficiles. C’est le cas au Belarus et c’est la raison pour laquelle je veux aussi ici souligner votre rôle personnel dans la dynamique du Conseil européen pour veiller à ce que l’on puisse travailler à cette unité de position européenne. C’est ainsi que des décisions ont été prises rapidement, ont été mises en œuvre, notamment en termes de sanctions, afin de défendre ces valeurs et ces intérêts européens également. On aura l’occasion d’aborder ce sujet-là très certainement.
Et nous sommes extrêmement clairs, le dernier Conseil européen l’a affirmé avec beaucoup de force: nous condamnons toutes les tentatives d’instrumentaliser la migration irrégulière, illégale, pour tenter de faire pression sur les États membres de l’Union européenne. Je voudrais affirmer la totale solidarité de l’Union européenne, c’est le sens de la mobilisation des moyens, notamment dans le cadre de Frontex, nous allons voir si on peut faire plus encore et mieux encore, y compris dans le soutien au dialogue que vous menez avec les pays qui sont concernés par les questions de retour et de réadmission, on aura l’occasion d’aborder aussi certainement ce sujet.
Nous faisons face aussi de plus en plus dans le monde, à un certain nombre de régimes autoritaires qui font pression sur le modèle démocratique, sur le modèle fondé sur la coopération internationale et sur l’État de droit. C’est très certainement le cas avec la Russie. Alors, depuis quelque temps maintenant, l’Union européenne agit au départ de ces cinq principes qui sont la boussole au départ desquels on veut envisager nos relations avec la Russie. Moi, je me réjouis que l’on ait réussi de manière systématique à affirmer l’unité européenne parce que l’unité européenne, c’est la force de l’Union européenne, pour défendre ses valeurs et ses principes auxquels nous croyons fermement, cela a encore été le cas il y a quelques jours, lors du dernier Conseil européen.
Voilà quelques-uns des thèmes que nous aurons l’occasion d’aborder aujourd’hui, encore une fois, monsieur le Président, un immense merci pour cette invitation. C’est avec un grand plaisir, avec aussi beaucoup de sentiments honorés, que je suis présent dans votre beau pays aujourd’hui, pour ce moment qui représente quelque chose de fort et d’intense pour le peuple lituanien, je voulais vraiment m’associer à ce moment chaleureux, ce moment qui est ancré dans cette grande histoire de la Lituanie, mais aussi tourné totalement vers l’avenir. Et cet avenir est engagé avec l’Union européenne.
Je veux aussi vous dire un merci personnel pour votre implication active, constructive, dans la dynamique du Conseil européen pour faire en sorte que semaine après semaine, rencontre après rencontre, on puisse bâtir ce projet politique inédit dans l’histoire qui rassemble des peuples avec un certain nombre d’objectifs extrêmement solides, tout entier tourné vers l’avenir. Merci.